Gestation de truies en groupe : Un guide pour une production porcine durable
La présentation de la docteure Jennifer Brown au Gestal Swine Summit 2022 dresse un portait sur la relation complexe entre la gestation en groupe et le bien-être, la santé et la productivité des truies.
La gestation en groupe, de plus en plus favorisée pour répondre aux attentes des consommateurs et des détaillants en matière de bien-être animal dans la production porcine, présente à la fois des opportunités et des défis pour l’industrie porcine.
Les défis de la gestation en groupe
Parallèlement à la transition vers le logement en groupe pendant la gestation, certains problèmes cruciaux peuvent être mis en évidence, notamment l’augmentation des taux de mortalité et de réforme. Parmi les facteurs contributifs figurent la boiterie, les problèmes de reproduction, l’agressivité entre truies et la compétition pour l’alimentation. La boiterie à elle seule représente près de 29 % des réformes, tandis que 39 % des cas sont classés comme « causes inconnues ». Ces données mettent en lumière l’importance de renforcer les procédures post-mortem et la collecte de données en élevage afin de mieux cerner et atténuer ces problématiques.
Un enjeu majeur découle des comportements sociaux. Bien que le retrait des truies des cages individuelles respecte les principes du bien-être animal, il favorise involontairement l’établissement de hiérarchies sociales entre les truies, ce qui entraîne de l’agressivité. Les blessures, les pertes de gestation et les réformes imprévues en sont des conséquences fréquentes. Ces défis nécessitent des recherches continues sur la gestion comportementale des truies et sur les meilleures pratiques liées à la gestation en groupe afin d’optimiser la productivité tout en plaçant le bien-être animal au cœur des priorités
Comprendre le bien-être des truies
La Dre Brown a exploré le concept de bien-être des truies à travers le cadre théorique proposé par David Fraser, qui comprend :
- État fonctionnel – Souligne des indicateurs tels que la productivité et la santé.
- Vie naturelle – Met l’accent sur la possibilité d’exprimer des comportements naturels, comme la fouille et les interactions sociales.
- État affectif – Prend en compte le bien-être émotionnel, en mettant l’accent sur le fait que les animaux souffrent ou s’épanouissent.
Lorsque les systèmes de logement en groupe sont bien gérés, la productivité du troupeau peut être facilement maintenue ou même améliorée par rapport aux pratiques traditionnelles. Cependant, certains enjeux clés liés à la l’état fonctionnel — tels que les taux élevés de mortalité et la compétition pour l’alimentation — nécessitent des solutions ciblées afin de concrétiser pleinement les bénéfices en matière de bien-être animal. Les consommateurs exigent de plus en plus des changements en faveur du bien-être des truies, mais la réussite repose sur l’apprentissage et la mise en œuvre adéquate de ces pratiques.
Les bénéfices de la gestation en groupe pour le bien-être des truies
Une étude récente menée par Maria Tokareva au Prairie Swine Center, portant sur 180 truies, a examiné les effets de différents modes de logement sur les truies. Trois traitements ont été appliqués pour évaluer le bien-être des truies : 1) contrôle – les truies sont restées en cages individuelles en permanence ; 2) truies logées en groupe ; et 3) truies maintenues en cages individuelles avec un exercice hebdomadaire de 10 minutes
Les recherches de Maria ont montré des différences significatives :
- Moins de stéréotypies observées en gestation en groupe durant le début et le milieu de la gestation.
- Les truies logées en groupe passaient plus de temps allongées le matin, signe de confort accru.
- Réduction du nombre de porcelets mort-nés, tant chez les truies ayant accès à l’exercice que chez celles logées en groupe — un effet également observé dans d’autres études.
De tels bénéfices soulignent le potentiel de la transition vers un élevage porcin durable, en cohérence avec les codes de pratiques canadiens qui rendront les systèmes de gestation en groupe obligatoires d’ici 2029.
Gérer l’agressivité chez les truies en gestation en groupe
Agressivité liée au mélange des truies
L’agressivité liée au mélange survient lorsque les truies sont regroupées afin d’établir une hiérarchie, un processus qui dure généralement de 2 à 10 jours. Les comportements agressifs incluent des coups de tête ou des pressions, souvent dirigés vers les truies subordonnées.
Stratégie clé : Un espace suffisant dans les parcs permet aux truies subordonnées de se retirer, ce qui réduit les risques de blessures.
Agressivité compétitive continue
Cette forme d’agressivité persiste tout au long de la gestation, en particulier dans les systèmes où les zones d’alimentation ou de repos sont limitées. Elle est moins intense que l’agressivité initiale liée au mélange et se manifeste souvent par des comportements d’évitement plutôt que par une agressivité physique manifeste.
Facteurs influençant l’agressivité et principales solutions
Bien que le logement en cage individuelle offre une certaine simplicité, la gestation en groupe, elle, présente des défis complexes. De nombreux facteurs s’entrecroisent, et il n’existe pas encore de solution unique permettant de réduire efficacement l’agressivité tout en optimisant le bien-être et la productivité. La recherche dans ce domaine continue d’évoluer afin de répondre à ces enjeux.
Plusieurs variables influencent le niveau d’agressivité chez les truies, notamment :
- Le mélange précoce ou tardif des groupes.
- Les systèmes de regroupement dynamiques versus statiques.
- L’espace disponible et la conception des parcs.
- Les systèmes d’alimentation, la composition des rations et les améliorations en matière de satiété..
1. Calendrier de regroupement
Les études montrent que les comportements agressifs, comme l’augmentation des lésions cutanées et de la boiterie, sont plus fréquents lors d’un regroupement précoce, en particulier avant l’implantation (au cours de la première semaine suivant l’insémination). Les recherches menées par Stevens et al. (2015) et Knox et al. (2014) indiquent que le regroupement précoce (entre les jours 2 et 9 après l’insémination) peut entraîner une agressivité accrue ainsi qu’une baisse des taux de conception et de mise bas, comparativement à un regroupement plus tardif (entre la 5e et la 6e semaine après l’insémination, soit les jours 35 à 46). Toutefois, dans la pratique, un regroupement précoce permet d’économiser de l’espace en bâtiment et de réduire le nombre de cages de saillie nécessaires, ce qui représente une utilisation efficace des ressources pendant les périodes de transition.
Les chercheurs et les producteurs porcins mettent en œuvre diverses stratégies pour réduire l’agressivité lors du mélange des truies, dans le but d’améliorer leur bien-être et de faciliter leur adaptation aux dynamiques sociales. Parmi les méthodes prometteuses figurent l’utilisation de parcs de pré-regroupement pour les groupes dynamiques et des parcs de mélange dédiés, dotés de meilleurs revêtements de sol et d’un espace plus généreux pour les groupes statiques, qui ont donné des résultats positifs. D’autres approches, comme l’introduction d’un verrat, le masquage des odeurs pour favoriser l’acceptation ou encore le mélange en fin de journée, ont donné des résultats mitigés — retardant souvent l’apparition de l’agressivité sans vraiment l’éliminer. Assurer une alimentation suffisante aux truies demeure également un facteur essentiel pour limiter les comportements agressifs.
Les parcs de préregroupement se révèlent particulièrement efficaces lorsque les truies interagissent après le sevrage, durant la phase de saillie. Cette approche permet de réduire les niveaux d’agressivité, d’augmenter les périodes d’inactivité et de favoriser un environnement plus calme comparativement aux truies non mélangées. Les recherches sur le moment idéal pour regrouper les truies après l’insémination donnent des résultats partagés, mais elles mettent en lumière des considérations de gestion importantes.
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- Le regroupement précoce (2 à 9 jours après l’insémination) entraîne souvent une agressivité accrue et une baisse des taux de conception.
- Le regroupement tardif (35 à 46 jours après l’insémination) permet de réduire les blessures, bien que les résultats puissent varier.
Recommandations :
- Le succès dépend moins du moment du regroupement que de la manière dont il est effectué. Des stratégies efficaces, qu’il s’agisse de systèmes de groupes statiques ou dynamiques, reposent sur l’optimisation de l’espace, la flexibilité et une mise en œuvre rigoureuse visant à minimiser le stress.
- Les systèmes dynamiques, bien qu’ils gagnent en popularité grâce à leur flexibilité et à l’utilisation efficace des parcs, exigent une attention particulière quant aux regroupements répétés et aux pratiques de gestion globales.
2. Groupes dynamiques vs groupes statiques
La boiterie et les lésions cutanées chez les truies logées en groupes dynamiques ou statiques ont fait l’objet de nombreuses études, avec des résultats variables selon les facteurs en jeu. Des recherches, notamment celles de Li (2017) et Anil (2006), ont montré que les groupes dynamiques présentent des niveaux plus élevés de lésions cutanées chroniques et de boiterie tout au long de la gestation, comparativement aux groupes statiques. Toutefois, aucune différence significative n’a été observée lors des événements de mélange. Les niveaux de cortisol et les performances sont également restés inchangés, ce qui indique un impact modéré lié au type de regroupement.
La propension aux blessures dans les systèmes dynamiques pourrait être influencée par le type de revêtement de sol et la compétition entre les truies, comme l’ont souligné plusieurs chercheurs. À l’inverse, d’autres études, comme celle de Payam, n’ont relevé aucune différence dans la prévalence de la boiterie entre les systèmes de regroupement statiques et dynamiques. Toutefois, la gestation en groupe, peu importe le type de système, est généralement associée à un taux de boiterie plus élevé. Les résultats dépendent en grande partie de facteurs externes tels que l’environnement et les pratiques de gestion, ce qui souligne la complexité des décisions liées au logement dans une perspective de bien-être des truies.
3. Espace disponible et conception des parcs
La question de l’espace disponible demeure également un enjeu crucial, mais encore non résolu. Bien que des superficies allant de 15 à plus de 32 pieds carrés par truie aient été étudiées, les chercheurs estiment que la surface optimale se situerait probablement entre 19 et 26 pieds carrés — des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires. Les systèmes d’alimentation et leur interaction avec l’espace disponible doivent eux aussi faire l’objet d’analyses approfondies afin d’identifier les meilleures pratiques en matière de bien-être et de productivité selon les différents contextes d’élevage.
L’agressivité et les dynamiques sociales entre truies sont fortement influencées par la conception des parcs, le regroupement selon la parité et le niveau de satiété. Les recherches de Barnett et al. (1993) démontrent que les enclos rectangulaires, offrant de plus grandes distances, permettent aux truies de fuir les conflits, réduisant ainsi l’agressivité. Le regroupement par parité — notamment la séparation des cochettes — présente également des avantages. En effet, les groupes mixtes établissent une hiérarchie sociale rigide, plaçant souvent les cochettes en position défavorable, ce qui entraîne davantage de lésions cutanées et de bagarres. Une autre étude menée par Li (2017) montre que les groupes uniformes subissent moins de blessures et obtiennent de meilleurs résultats, notamment des taux de mise bas plus élevés et une meilleure épaisseur de gras dorsal chez les truies de première parité.
- Une étude menée par Hemsworth et al. (2013) sur l’effet de l’augmentation de l’espace disponible a démontré une hausse du taux de mise bas, une réduction de l’agressivité à l’alimentation et une diminution des niveaux de cortisol.
- Une étude de Mack et al. (2014) sur l’augmentation de l’espace disponible n’a révélé aucun effet, ni positif ni négatif, sur la productivité ou le temps passé hors des cages dans un système de libre accès.
- Une étude de Pluym et al. (2017) sur l’effet de l’augmentation de l’espace disponible a montré une diminution de la boiterie.
- Une étude de Li et al. (2017) a révélé une augmentation de la boiterie à la suite d’une augmentation de l’espace disponible.
- Une étude de Salak-Johnson et al. (2007) sur l’augmentation de l’espace disponible a montré une hausse de la boiterie.
Conclusion : L’impact de la conception des enclos sur le bien-être des truies souligne l’importance d’aménagements adéquats pour favoriser l’harmonie et réduire les comportements agressifs — au-delà de la seule question de l’espace disponible. Des recherches supplémentaires sur le sujet sont nécessaires.
4. Les systèmes d’alimentation
La satiété joue un rôle clé dans la gestion de l’agressivité. Les truies, souvent limitées à 50 % de leur apport alimentaire souhaité, subissent une sensation de faim prolongée, ce qui augmente leur agressivité et leur niveau de stress. L’introduction de régimes riches en fibres — comprenant des fibres solubles et insolubles — s’avère prometteuse pour améliorer la santé digestive, le sentiment de satiété et le bien-être général.
La décision de l’Union européenne d’imposer des niveaux minimaux de fibres dans l’alimentation animale constitue un pas dans la bonne direction, soulignant l’importance de bien comprendre les effets des différentes sources de fibres. Certaines fermes européennes relèvent ce défi en offrant des fibres à volonté en dehors des systèmes d’alimentation électronique des truies (ESF), afin de compenser les durées d’alimentation plus longues. Cependant, cette approche nécessite certains ajustements, comme l’utilisation de trémies plus grandes et des périodes de consommation prolongées, ce qui peut entraîner une augmentation du volume de fumier et des émissions potentielles de gaz à effet de serre.
Assurer la durabilité et la biosécurité de l’alimentation est essentiel, particulièrement dans des régions comme l’Ouest canadien et l’Amérique du Nord. Il est crucial de s’approvisionner en matières premières appropriées, sécuritaires sur le plan biologique et compatibles avec les systèmes en place à la ferme. Bien que l’augmentation des volumes d’aliments et les effets environnementaux posent certains défis, les innovations continues dans les systèmes de distribution d’aliments et la gestion des fibres permettent d’optimiser la santé animale et la productivité.
L’agressivité liée à la faim met en évidence l’importance de mettre en place de meilleurs systèmes d’alimentation pour les truies, comme les systèmes d’alimentation de précision automatisés. Les régimes riches en fibres peuvent accroître la satiété, réduire le stress et améliorer le comportement.
Solutions supplémentaires pour améliorer le bien-être des truies
Parmi les solutions complémentaires visant à améliorer le bien-être des truies, on retrouve l’élaboration de plans nutritionnels adaptés pour le développement des cochettes, la socialisation précoce des porcelets, ainsi que la sélection génétique axée sur la solidité des pattes et des membres.
Les pratiques de gestion telles que le raclage des surfaces, l’utilisation de poudres asséchantes dans les zones à risque élevé, et la conception de ferme centrée sur l’ergonomie des travailleurs ont également été soulignées comme essentielles pour maintenir la propreté et améliorer la qualité de l’air.
Les technologies innovantes, telles que les systèmes d’alimentation automatisés et les outils de détection de boiterie basés sur l’intelligence artificielle, offrent un fort potentiel pour identifier les problèmes de santé dès les premiers signes et faciliter une détection des chaleurs plus sécuritaire.
Comprendre la boiterie des truies et ses méthodes d’évaluation
Des enjeux comme la boiterie demeurent un problème majeur pour le bien-être des truies, menant fréquemment à des réformes ou à des mises à l’écart. Contrairement à l’agressivité, la boiterie est plus facile à observer et à mesurer. Les recherches dans ce domaine s’inspirent souvent des avancées en gestion des vaches laitières, bien que des solutions adaptées spécifiquement aux porcs soient encore en cours de développement.
La boiterie chez les truies a un impact important sur le soutien du poids et la mobilité, en grande partie en raison de leur anatomie et des pratiques de sélection génétique modernes. Comme chez d’autres animaux d’élevage tels que les chevaux, les pattes avant des truies sont naturellement plus robustes et supportent une grande partie de leur poids. Toutefois, avec l’augmentation de la taille des portées et de la charge corporelle, les membres postérieurs deviennent plus vulnérables.
Les problèmes apparaissent souvent pendant la gestation, lorsque les truies peinent à se lever ou à se déplacer sans aide.
Méthodes d’évaluation de la boiterie
1. Évaluations visuelles:
- Fréquemment utilisée en production en raison de sa simplicité.
- Inclus des systèmes de notation subjectifs, allant de 3 à 9 catégories, comme l’échelle Zinpro (0 à 3). Les scores vont d’un mouvement fluide (0) à une réticence ou une incapacité à supporter le poids (3).
- Bien adaptée aux évaluations sur le terrain, cette méthode présente toutefois une variabilité entre observateurs qui peut nuire à la précision.
2. Outils scientifiques et automatisés:
- Les chercheurs privilégient des méthodes quantitatives afin d’améliorer la précision. Les innovations comprennent l’analyse de la cinématique, les tapis de pression et les accéléromètres pour évaluer la démarche et la posture.
- Des technologies telles que les plateformes de force, la surveillance du temps de latence avant de s’allonger et l’analyse de la répartition du poids offrent une compréhension plus approfondie. Cependant, ces systèmes — souvent intégrés aux stations d’alimentation électroniques pour truies — représentent un investissement important.
Méthodes efficaces pour réduire la boiterie chez les truies en groupe
Parcs paillés
Les parcs avec de la paille se sont révélés efficaces pour réduire la boiterie, améliorer la santé des membres, diminuer l’agressivité et accroître la satiété chez les porcs. Leur utilisation croissante laisse entrevoir une adoption plus large de ces systèmes dans l’avenir. Ces avancées témoignent d’un engagement grandissant envers le bien-être et la santé des animaux en production porcine.
Revêtement de sol
Le type de revêtement de sol joue un rôle essentiel dans la santé des membres, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre des éléments comme la largeur des fentes, la taille des lattes, ainsi que le niveau d’abrasivité ou de glissance de la surface.
Des études récentes menées au Canada par Devillers et al. (2020) ont examiné l’effet de la largeur des fentes et des lattes sur les mouvements et le confort des truies. Les résultats montrent que des fentes plus étroites combinées à des lattes plus larges sont plus efficaces : elles réduisent les lésions aux sabots et favorisent un comportement de couchage normal, sans nuire aux performances reproductives ni à la gestion du lisier.
La recommandation européenne de 20 millimètres de largeur de fente semble plus bénéfique que des largeurs plus importantes.
Combattre la boiterie en gestation en groupe
La boiterie demeure un enjeu majeur en matière de bien-être animal, affectant la capacité de soutien du poids, la mobilité et menant fréquemment à des réformes.
Des solutions telles que les parcs avec paille et les revêtements de sol conçus avec soin ont démontré leur efficacité pour réduire la boiterie. Par ailleurs, des outils innovants comme l’analyse de la cinématique et les plateformes de force offrent une compréhension plus approfondie pour mieux gérer ce problème.
Des chercheurs comme Devillers ont démontré que des modifications apportées au revêtement de sol, telles que des fentes plus étroites et des lattes plus larges, ont un effet positif sur la prévention des blessures chez les porcs en gestation de groupe.
Ces avancées s’inscrivent dans une démarche visant à réduire l’incidence de la boiterie de manière économique et axée sur le bien-être animal.
Techniques de gestion innovantes pour une production porcine durable
Exploiter le potentiel des technologies:
Le déploiement d’outils de détection de la boiterie basés sur l’intelligence artificielle et de systèmes d’alimentation automatisés contribue au suivi de la santé et à la réduction du stress, en cohérence avec les bonnes pratiques d’élevage en groupe en production porcine.
Approches durables:
L’approvisionnement en aliments de haute qualité et biosécuritaires, combiné à l’utilisation de systèmes de données en temps réel, reflète l’engagement croissant en faveur d’une production porcine durable.
Les éleveurs qui passent à la gestation en groupe doivent également faire face à des défis environnementaux, notamment l’augmentation du volume de lisier liée aux régimes riches en fibres.
L’intégration de systèmes respectueux de l’environnement est essentielle pour répondre efficacement à ces enjeux.
La voie à suivre pour réussir la gestation en groupe
La mise en place de systèmes de gestation en groupe peut présenter certains défis, en raison de la complexité des éléments à prendre en compte. Toutefois, lorsqu’elle est bien gérée, cette transition peut offrir des avantages considérables en matière de bien-être des truies et de productivité.
Les technologies avancées, comme les systèmes d’alimentation automatisée de précision, jouent un rôle clé pour surmonter les obstacles courants liés à l’alimentation en groupe — en assurant une distribution optimale des rations et en réduisant la compétition entre les animaux.
Atteindre une production porcine durable et axée sur le bien-être animal nécessite de tirer parti des avancées technologiques, en les combinant à l’analyse de données en temps réel, à des innovations en matière de conception de bâtiments et à une tenue de registres rigoureuse pour faciliter le suivi des performances.
Comme l’a expliqué David Cadogan lors d’une conférence au GESTAL Swine Summit 2022, s’inspirer d’exemples internationaux — comme les défis rencontrés lors de la transition rapide en Australie — permet aux producteurs d’éviter les pièges courants et de mettre en place des pratiques exemplaires favorisant le succès à long terme.
La transition vers la gestation en groupe ne vise pas seulement à répondre aux normes agricoles — c’est une occasion de rehausser les standards en matière de bien-être animal, d’efficacité opérationnelle et de pratiques agricoles responsables.
En adoptant ces systèmes, les producteurs posent un geste concret en faveur d’un avenir plus innovant et durable.
Le moment est venu de promouvoir la gestation en groupe et de prendre des décisions plus éclairées pour assurer le succès de votre production.
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